Les feux de la guerre
C'est encore moi. Je vous offre un autre poème.
Je ne l'aime pas autant que le précédent ("Je suis triste"), mais j'adore la façon dont je l'ai écrit. Simplement, une phrase m'est venue un jour comme ça durant un cours à l'UQÀM: "L'urine gît sur la rouille". J'adorais la sonorité de cette phrase, et l'image grossière qu'elle donne. À partir de là, j'ai composé quelques autres vers, et le tout a fini en un poème qui représente, je crois, la guerre ou un genre de débarquement. Je ne lui ai pas donné de titre justement pour laisser un peu le lecteur à lui-même. Voici:
Les yeux éclatent sous le feu
Les sons disparaissent en fracas
Les mains témoignent des plaies
Les sens répandus sur le sable
L'urine gît sur la rouille
Le barbelé contre les dents
Le fusil soudé au poing
La houle de sang heurte la plage
Les cris près des larmes
La camaraderie des cadavres
La mort emplie de fierté
La victoire étouffée par la terre.
Signé: Didze
Je ne l'aime pas autant que le précédent ("Je suis triste"), mais j'adore la façon dont je l'ai écrit. Simplement, une phrase m'est venue un jour comme ça durant un cours à l'UQÀM: "L'urine gît sur la rouille". J'adorais la sonorité de cette phrase, et l'image grossière qu'elle donne. À partir de là, j'ai composé quelques autres vers, et le tout a fini en un poème qui représente, je crois, la guerre ou un genre de débarquement. Je ne lui ai pas donné de titre justement pour laisser un peu le lecteur à lui-même. Voici:
Les yeux éclatent sous le feu
Les sons disparaissent en fracas
Les mains témoignent des plaies
Les sens répandus sur le sable
L'urine gît sur la rouille
Le barbelé contre les dents
Le fusil soudé au poing
La houle de sang heurte la plage
Les cris près des larmes
La camaraderie des cadavres
La mort emplie de fierté
La victoire étouffée par la terre.
Signé: Didze
posted by Didier C. at 5:05 a.m.
13 Comments:
Bon tu vois ici tu devrais couper un peu le texte de présentation ou, du moins, le séparer très clairement du poème; là encore, il y a un processus de contamination qui s'enclanche qui fait comme cossé c'est ça câlice!? Un geignard!? Tu comprends? L'idée c'est que le texte soit assez fort pour que t'ailles pas à le justifier...!
P.S.: Yeh see, ce que j'haïs de la poésie c'est que trop souvent ça donne une accumulation de vers qui veulent pas dire grands choses et qui, au final, sont disposés de manière à ce qui se passe pas grands choses finalement...
T'en qu'à l'écrire en poésie, aussi bien l'écrire en prose, yeh see?
hmmm oh là je suis pas d'accord. Je crois pas que la prose soit supérieure à la poésie (comme tu le laisses entendre). Tout n'est pas meilleur en prose. Tout ne doit pas être dit en prose (ou dit tout court). Je trouve qu'il y a une force dans la poésie, justement parce que ça dit pas tout; que ça veut dire plein de choses et aussi rien dire en même temps. C'est plutôt décevant de lire quelque chose qui va à sens unique, quant tu peux pas l'interpréter à ta manière, etc. Quand tout est déjà dit, ou trop dit. Ce qui est souvent trop le cas pour la prose...
C'est le fun de nager en eaux troubles de temps en temps et de pas tout comprendre.
Et puis, qui a dit qu'il fallait qu'il se *passe* actuellement plein de choses dans un texte. On est pas obligé d'avoir vingt actions pour que ça soit intéressant. Le poème, il est souvent juste un point départ pour des images et des tonnes images qu'il faut que le lecteur trouve (ah ce que je débite des choses là!). Bref, Ce n'est pas hollywood.
et là je dis pas non plus que la prose c'est de la merde. Je dis qu'il y a nuance. ;)
===
mais bon, c'est vrai que la présentation est un peu longue... :P
==
J'ai changé un peu la présentation.
Enjoy. Laisse-moi un peu de lousse par contre, je suis le seul qui écrit ici jusqu'à date et je vais commencer à me frustrer si chacune de mes présentations sont censurées, critiquées. Tu veux qu'on parle ou merde :P?
en tout cas, 'y a rien à redire côté textes. Très bien d'ailleurs, ce dernier poème. Et bravo! pour la deuxième strophe, je trouve qu'elle rentre dedans...
et en plus les images sont efficaces.
nicely done, Didze (oooh de l'anglais)
Spetcent : Hé mais attend! Je n'ai jamais voulu laisser sous-entendre que la prose était supérieure à la poésie! C'est... différent, c'est tout! Disons que si oui j'ai un faible pour la prose j'en ai aussi un pour la poésie bien construite; d'ailleurs, je suis un grand fanna des poèmes d'Edgar Allan Poe, de Lamartine (!), de Victor Hugo, etc. Je suis très ouvert à la poésie... quand c'est bien fait! Et c'est dur de bien faire de la poésie! Alors, Didier, si je te mets dans un bateau, il ne faut pas le prendre mal : je mettrais certainement le 3/4 des écrivains dans ce bateau!
Moi je dis : faites de la prose pour commencer; le reste on verra ensuite. Ce serait trop facile de faire passer n'importe quel texte sous prétexte que "oh c'est de la poésie, c'est normal qu'on comprenne rien!" Ce n'est pas vrai, ce n'est pas normal qu'on n'y comprenne rien (ici je ne veux pas t'accuser Didier) ni que ce soit mal écrit (je t'accuse peut-être un peu de ça Didier);
Septcent: Oeuvre ouverte, soit, mais assez linéaire tu ne trouves pas? Sans action, soit, mais qu'y a-t-il sinon de prétendues images fortes, hummm?? Et ces prétendues images fortes là, le sont-elles assez pour racheter le poème? Pour racheter l'énergie et l'effort qu'on met à le lire?
Le temps, Septcent, le temps! Il faut sauver notre temps! Et pour ça, la poésie peut le faire; la bonne poésie. ;-)
Pour ce qui est de la présentation du poème Didze, moi j'ai tendance à dire que ton texte va avoir plus de présence si tu le présentes après, ou simplement à peine.
Évidemment c'est seulement un commentaire qui affecte le côté esthétique du texte, ça enlève rien au poème comme tel, mais la présentation affecte la première impression qu'on en a, et ça, c'est peut-être vrai que ça craint.
Tu pourrais aussi faire un Bastien de toi et simplement t'auto-commenter pour expliquer s'que t'as à dire en long et en large.
D'ailleurs, si tu subis la commentation abusive de Basduck, c'est que t'as l'honneur de servir d'espèce de bouc émissaire d'après lequel les nouveaux posteurs vont pouvoir prendre exemple, et n'auront pas à subir cette même critique!
"ni que ce soit mal écrit (je t'accuse peut-être un peu de ça Didier)"
Hmm, montre les tiens :).
Je crois néanmoins que les critiques de mon bon ami, et ancien professeur, Jean Dumont ont plus de poids et de crédibilité que les commentaires sans fondement que tu me déballes.
Si tu n'aimes pas ma poésie, libre à toi, mais explique pourquoi et ne va surtout pas dire que je ne sais pas écrire, surtout quand il n'y a pas d'arguments pour "backer" ça.
Merci.
et vlan dans la gueule
t'as raison de dire ça Didze, parce que c'était pas trop constructif comme commentaire ce qu'il t'a passé Basduck.
...allez, essayons de se dire les choses, mais de façon constructive. C'est bien de critiquer, mais critiquons pas pour rien, sans arguments, sans rien de constructif. C'est vrai, c'est toujours dur de prendre des coups dans la gueule sur ce qu'on écrit, mais ces mêmes coups peuvent aussi être enrichissants et amiliorer certaines choses s'ils sont bien lancés. J'imagine que la megastructure est là pour ça, manger des coups sur la gueule et aussi pour recevoir des confettis.
si on aime, expliquons pourquoi.
si on aime pas, même chose.
allez, on est là pour s'entraider gaaiing ;)
J'adore ton poème. Les 2 derniers strophes sont les meilleurs. les images très pertinentes et loin de la banalité. bravo
la camaraderie des cadavres -->c'Est puissant!
Merci pour ton commentaire :).
Moi aussi j'aime beaucoup les deux derniers strophes. La camaradie des cadavres est pour moi un vers qui se rattache plus à la sonorité des mots, et c'est pour ça que je l'aime beacoup, car l'exercice des sonorités me semble un des plus difficiles. L'urine gît sur la rouille travaille sur le même principe.
Généralement néanmoins, je crois que j'ai davantage créer un poème "à images" qu'une poème doté d'une certaine "musicalité" si on peut le dire ainsi.
J'aime bien le relire et suite à vos commentaires, trouver des éléments qui moi-même ne m'avaient pas frappé, et qui pourtant étaient probablement présents lors de la composition du poème, dans mon "inconscient créateur". (woah c'est profond ça!)
vive les échanges entre joyeux lurons de littérature!!
sym
12 commentaires, plus celui-là! Je suis le vainqueur jusqu'à présent!
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