mardi, novembre 21, 2006

Les 3 filles

Bon vous me pardonnerez le style un peu neutre, c'est que c'est en fait le scénario d'un film muet en noir et blanc que j'ai écrit ya un bout... Je sais que les scénarios ne sont pas supposé être lus comme une oeuvre en tant que telle, mais je le préfère à ce que le film a donné en fin de compte. À vous de trouver ce que ça représente...

Scène 1 : extérieur, jour, parc.

Une main tient un paquet de feuilles. Le poignet est occupé d’une montre en argent, d’un style très simple. La manche d’une blouse blanche se rend jusqu’à son coude. Des jambes sont croisées. Les mollets sont recouverts de longs bas qui vont jusqu’aux genous, et les cuisses sont cachées par une jupe à carreau. Les cheveux sont coiffés en chignon, très lisses. On voit le soleil briller dessus. Son visage est calme, souriant. Delphine est assise sur un banc de parc. Un homme, vêtu d’un jean troué et d’un vieux t-shirt, passe devant le banc et lui parle. Il tend la main. Delphine fouille dans sa petite sacoche noire et lui donne cinq dollars. Puis elle reprend son texte et surligne quelque chose avec le marqueur qu’elle a dans l’autre main.

Une main tient un diskman. Deux bracelets ornent son poignet. Le bras est nu. Des jambes sont croisées, cachées par une paire de jeans, les pieds par des souliers de course. Les cheveux sont retenus par l’arrière, avec pleins de mèches qui sortent d’un peu partout. Une jeune fille passe et lui parle. Sophie lui sourit et fouille dans sa sacoche. Ses mains sortent paquet de cigarette de la sacoche et l’ouvre. Elles tendent la cigarette aux mains de l’autre fille qui la prend. Sophie lui fait un sourire. L’autre fille s’en va. Sophie regarde un écureuil. Ses doigts tappent le diskman.

Une main tient un sundea, l’autre une cuiller. Les mains sont vêtues de gants sans doigts, qui vont jusqu’au coude. La cuiller plonge dans le sundea avant de se rendre vers la bouche. Les lèvres sont foncées. La bouche s’ouvre et la cuiller y entre et ressort, vide de crème glacée. Des jambes sont croisées, cachée par une grosse robe avec de la dentelle, comme une robe de mariée. Les pieds sont nus. Ils tappent sur le sol sans le moindre sens du rythme, assez rapidemment. Les cheveux sont plutôt ébouriffés, avec de petites tresses un peu partout. Ses yeux sont très maquillés, son regard est vide. Hévéa prend une autre bouchée de crème glacée. Sa main repose la cuiller dans le sundea, celle qui le tenait pose le sundea sur le banc. L’autre main est appuyée sur la robe, puis se dirige vers le bord de la robe. Une grosse bouteille d’alcool est déposée sur le banc, à côté d’une sacoche. La main se dirige tout de suite vers la bouteille et la prend. La main et la bouteille se soulèvent et vont encore jusqu’aux lèvres d’Hévéa. Une vieille femme passe en la dévisageant. Hévéa pose la bouteille sur le banc et montre son point, le majeur relevé. Elle lui crie quelque chose, puis lui fait une grimace. La femme la regarde, surprise. Hévéa porte alors ses mains sur chaque côté de son front et relève ses index. Elle a toujours la langue sortie et la bouge de haut en bas. La femme s’éloigne rapidemment. Hévéa sourit, de façon amusée et méchante en même temps.

Sophie regarde vers le haut et secoue la tête tout en souriant.

Delphine fronce les sourcils et retourne d’un côté du banc. Elle lève l’index devant elle et bouge la main d’en avant à en arrière.

Les mains de Sophie ouvre sa sacoche, et en sortent un paquet de gomme. Sophie sort une gomme du paquet et la porte vers sa bouche.

Hévéa a la bouche ouverte. Elle y met une gomme. Elle referme la bouche, mâche un peu, puis elle reprend sa bouteille et boit une gorgée. Elle repose la bouteille sur le banc. Elle se lève, marche sur la pointe des pieds tout droit devant elle, puis tourne en rond, en faisant semblant de valser avec quelqu’un. Un jeune homme passe à côté d’elle. Elle le prend dans ses bras et faire un tour de valse avec lui, jusqu’à ce qu’il réussisse à se déprendre de la poigne d’Hévéa et se sauve. Hévéa le regarde en riant, une montre d’homme à la main. Elle regarde la montre, puis la lance doucement sur le banc et se rassoit.

Sophie fronce les sourcils.

Delphine agite encore la main, l’index en l’air.

Sophie secoue la tête, puis sort un miroir de sa sacoche, ainsi qu’un rouge à lèvre. Elle se met du rouge à lèvre, le referme et le dépose dans la sacoche, fait un sourire à son miroir, l’air plutôt satisfaite, puis le replit avec un sourire et le remet dans sa sacoche. Elle sort son paquet de cigarette, en sort une du paquet et la porte vers sa bouche. Elle met le paquet dans sa sacoche et commence à fouiller dedans. Elle en sort un briquet, qu’elle porte vers la cigarette.

Le briquet s’allume. Hévéa est en train de brûler un cheveux qu’elle tient dans sa main. Lorsque le cheveu commence à être assez brûlé, elle le laisse s’envoler au vent. Elle fouille dans sa sacoche et en sort une feuille, qu’elle déplie. La feuille est tout plissée, l’écriture est brouillone. Certains mots sont plus gros que d’autres, un peu partout dans le texte. D’abord « Jmexcuse » au tout début, puis « Jamais » vers le centre de la feuille et finalement « Je t’aime » à la fin. Une flamme apparaît environ à la hauteur du « Je t’aime », et le feu grimpe sur toute la feuille. Hévéa la regarde brûler, puis la lâche. La feuille enflammée s’envole. Le regard d’Hévéa est dur et fixe la feuille qui s’éloigne. Des larmes commencent à couler sur ses joues. Elle pose les mains sur son visage, la tête penchée. Son corps est secoué par des sanglots. Elle relève la tête et regarde dans la direction que la feuille est partie. Tout son maquillage a coulé. Elle passe ses mains sur son visage et l’étend encore plus lorsqu’elle essuit ses lamres. Elle sort un cellulaire de sa sacoche, le regard toujours vers la feuille brûlée. Elle commence à composer un numéro.

Delphine secoue la tête, d’un air paniqué.

Hévéa fait oui de la tête et son doigt se dirige vers un numéro.

Le doigt s’arrête. Sophie regarde d’un côté et de l’autre. Elle prend le bout de la cigarette qu’elle a à la bouche, prend une dernière bouffé et la jette à côté d’elle. Elle regarde le cellulaire. Elle hésite.

Hévéa fait un grand sourire et fait encore oui de la tête.

Delphine fait un grand non, toujours l’air paniqué.

Sophie compose le numéro. Elle commence à parler, d’abord joyeusement. Puis elle fronce les sourcils et semble surprise. Elle bouge la main qui ne tient pas le cellulaire, l’air désespérée.

Scène 2 : intérieur, chambre

La bouche d’un homme dit un mot très court, dans un combiné de téléphone.

Scène 3 : extérieur, jour, parc

Des larmes coulent sur les joues de Sophie. Elle dit encore quelques mots, puis éteint son cellulaire. Elle le met dans sa sacoche, puis met son visage dans ses mains.

Delphine secoue la tête, d’un air désolé. Puis elle secoue les épaules et regarde à nouveau le paquet de feuille qu’elle lisait. Elle se tourne la tête, le regard sévère.

Sophie sort un mouchoir de sa poche et essuie ses larmes, puis se mouche. Elle regarde son diskman et appuie sur un bouton. Ses lèvres commencent faiblement à bouger, comme si elle chantait, mais de façon assez discrète.

Hévéa secoue la tête et semble chanter à tue tête. Elle a les yeux fermés et fait semblant de jouer de la guitare.

Delphine semble être très en colère. Elle fait signe que c’en est assez pas un geste brusque; elle écarte rapidemment les mains de son corps à l’horizontale. Son pied tappe par terre. Delphine croise ses bras.

Sophie met un doigt devant sa bouche, le regard en colère.

Hévéa lève les yeux au ciel, en colère. Elle croise les bras et fait une grimace.

Les jambes de Delphine se décroisent.

Les jambes de Sophie se décroisent aussi.

Les jambes d’Hévéa se décroisent. Hévéa se lève d’un bon et sautille un peu.

Sophie se lève, prend se sacoche et son diskman. Delphine se lève du banc d’à côté, met son marqueur dans sa sacoche, et tient le paquet de feuille de son autre main. Hévéa sautille encore et prend sa bouteille et sa sacoche en même temps que Delphine. Le bouchon de la bouteille est sur le banc, à côté du sundae. Elle le remet sur la bouteille et le visse. Hévéa commence à marcher en sautillant, lorsque Delphine pointe le sundea sur le banc. Hévéa hausse les épaules. Delphine fronce les sourcils en regardant vers Sophie et Hévéa. Sophie se retourne vers Hévéa. Celle-ci regarde le ciel. Sophie secoue la tête puis prend le sundea. Delphine sourit en regardant Sophie. Les trois filles s’en vont, Delphine le dos bien droit, toute souriante, Hévéa en sautillant, toute souriante elle aussi, et Sophie, la tête basse, qui affiche un air un peu épuisé, tanné… Elle s’éloigne un peu des filles et se dirige vers la poubelle. Elle va jeter le sundea alors que les deux autres filles continuent leur chemin sans le moindre regard pour Sophie.

1 Comments:

Blogger Val-Bleu said...

Euh je m'excuse de l'avoir envoyé 2 fois vous êtes maintenant témoins de mon incompétence face à ce blog que je ne comprends pas.... si ya un moyen de l'enlever, gênez-vous pas!

6:13 a.m.  

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